Mon expérience du semi
N.B: indulgence auprès de toutes celles qui le font tous les
mois...=)
Mardi, 16h30 : je passe devant un salon de beauté. Idée fracassante, que je
perçois comme l’idée de l’année (en même temps, je ne prends pas trop de
risque, on n'est qu'en janvier…) : et si j’me faisais épiler le maillot ? Plus
de disproportion au niveau du triangle, de la géométrie, un produit fini tiré à
4 épingles (parce qu’étrangement, le côté droit est mieux réussi que le gauche
quand je joue à l’esthéticienne dans ma salle de bain) : je jubile !
16h31 : je rentre.
Là, mon esthéticienne aux ongles plus que manucurés et aux longues extensions
blondes me fait préciser quelle coupe…je la regarde, ahurie. Quelle coupe ? -
Oui qu’est-ce que vous voulez ? un brésilien, un semi ou un complet ? Comme une
coupe de cheveux quoi ! Je m’incline devant cette connaissance si maîtrisée:
moi, je ne suis qu’une étudiante en Sciences du Langage qui a probablement
moins d’avenir qu’elle si je continue dans cette voie…passons.
16h38 : Priscilla (le nom a été changé pour préserver l’anonymat de
l’esthéticienne aux extensions) me fait rentrer dans la cabine, sans savoir
encore quelle « coupe » je vais choisir. Rentrez dans la cabine, mettez-vous à
l’aise, je reviens dans 5minutes et je vous présente tout ça – Ok, on fait
comme ça, vous m’expliquez.
16h43 : (remarquez la ponctualité de la douce Priscilla) elle rentre. Alors ?
Vous avez choisi ? – Euh non…je sais pas trop. – Moi, je vous conseillerais un
semi, c’est très esthétique ! Va pour le semi bibi ! Toujours avide de
découverte et de nouvelles expériences, je fonce tête baisée sans réfléchir
cette fois aux conséquences.
16h50 : Aïe ! je dis
16h52 : Aïe !
16h58 : Vous êtes sûre qu’il faut le faire ici ? – Ah bah oui hein, c’est un
semi ! – Non mais j’veux dire, il faut VRAIMENT le faire ici ? Je suis
douillette… - Allez allez ! la partie la plus douloureuse est bientôt finie…et
puis on va pas s’arrêter là maintenant ? Franchement, j’hésite. Mais où est le
MLF ? Ne pourrait-on pas le faire ressusciter ? Au nom de la pilosité sensible
des femmes ? Je pense sérieusement à reprendre le flambeau.
17h01 : Ouais, mais j’ai pas réellement l’âme d’une Aïe ! d’une vraie
féministe.
17h14 : j’ai eu quelques sueurs froides et des peurs bleues : au moment où la
cire verte (oui, parce que moi qui ai toujours connu la cire des esthéticiennes
ROSE, je m’émerveille, j’exulte à la vue de cette couleur qui bouleverse le
code si conventionnel et si manichéen des sexes ! Mais mon âme féministe
s’éteint quand je pense vert, je pense espoir. Espoir d’une non-douleur ? argh
!)…donc au moment où la cire verte entreprend de déjouer le plan des mains
graciles de Priscilla, je hurle, j’ai mal, j’en marre, je râle, je regrette ma
lubie de la demi-heure précédente, j'envisage de partir sans payer en
dédommagement.
17h17 : Alors ? Ca vous plaît ? – Oui oui Je dis, sans aucune conviction. Deux
« oui oui » qui signifient « C’est bon, la discussion s’arrête là, nous n’avons
plus rien à nous dire, pimbêche. « Dans quelle République de Banane » a-tu fais
tes études ? » Elle s’en rend compte : je suis vraiment désolée pour tout à
l’heure, je sais que je vous ai fait mal. C’est la 1ère fois que ça m’arrive
!Mais le résultat vous plaît, n’est-ce pas ? – Je ne m’attendais pas à ça…ça
change beaucoup de ce que j’ai l’habitude de faire…au moins, là, je suis
tranquille pour un moment, hein ! ahah ! je suis hyper diplomate comme fille.
17h23 : cette esthéticienne est une vraie boute-en-train. Au moment de payer:
je vous fais la carte de fidélité ? Non, non vraiment. Sans façon. Merci